mercredi 11 novembre 2009

Fils de Saint Louis


Henri IV, Charles X, Henri V, Louis XX

Le temps est peu propice à herboriser et nous mirons ainsi en cette fraîche matinée notre conscience de légitimiste dans l'or des monnaies et médailles à l'effigie de nos rois. Celles-ci nous paraissent être des luminaires semés tout au long d'un grand pont entre les âges et nous sommes saisi de vertige en détaillant les inscriptions et les augustes profils depuis les origines jusqu'à nos jours. La suite des Bourbons, issus de Saint Louis, nous émeut au plus haut point et nous ne pouvons réprimer un soupir en considérant le visage de Henri IV qui lui succédera tant de générations après sans qu'on eusse pu prédire que sa lignée deviendrait, au triste jour de l'assassinat de Henri III par l'insensé Jacques Clément, dynaste pour la suite des temps. Je me perds encore dans la contemplation des Bourbons et mon coeur bat pour Charles X, si mal aimé, Henri V, qui n'accédera pas au trône, et enfin notre contemporain, Louis XX, fils de Saint Louis, dont la médaille est semée de fleurs de lis.


Paris, pont Alexandre III

Nous songeons au temps qu'il peut faire à Paris, capitale de nos rois, qui fut notre deuxième mère et que nous aimons viscéralement. Quels ors en son ciel de marbre peuvent luire de tout leur éclat dans la cité royale ? Ces ors, nous les connaissons bien, ce sont ceux du pont Alexandre III et du dôme des Invalides, joyau de notre capitale voulu par le Grand Roi. Notre pensée va donc à Louis XIV et à cet édifice dont la splendeur irradie dans tout un quartier de Paris et qui constitue un symbole monarchique achevé, par la majesté de son architecture bien sûr, mais aussi par le lieu tout à la foi militaire, religieux et royal qu'il incarne par sa fonction, son église, le patronage de Saint Louis et la volonté de son fondateur.


Les Invalides vues de la rive droite de la Seine

Souvent nous avons emprunté le pont Alexandre III, parfois la tête en l'air, ou traversé l'esplanade des Invalides en admirant sa façade si sobre, tendue par des rythmes de pierre qui lui confère sa verticalité et sa puissance incomparables. Nous nous sommes arrêté devant les vieux canons vert-de-gris et les armes royales qui ornent la grille d'entrée. Cet ensemble admirable qui s'étend sur la rive gauche de la Seine, et d'où émerge une magnifique coupole dorée dont le lanterneau pointe en direction du ciel une flèche acérée, nous semble un havre de la tradition royale toujours actualisée, année après année, par les cérémonies qui y prennent place en présence des plus hautes autorités militaires ainsi que de la plus haute autorité morale, le prince lui-même.


Paris, Hotel des Invalides

Il se joue alors dans ce sanctuaire des armées, haut lieu de la valeur militaire reconnue et récompensée, hymne à nos anciens qui combattirent pour sauvegarder notre liberté et en furent marqués à jamais dans leur chair, un rituel sacré, la messe de fondation. Celle-ci célèbre la création par le roi Louis XIV d'un lieu unique au monde où tous les malheureux, victimes de la guerre et contraints à l'indigence parfois extrême purent trouver, plus qu'un refuge, un honneur, une fierté, une nouvelle vie. Cette acte fondateur du roi, témoignant de sa profonde sagesse et mansuétude, est donc chaque année célébré par une messe en l'église Saint Louis des Invalides, suivie d'une réception, et à laquelle participe naturellement et fidèlement le successeur du roi, notre prince, Louis XX.


Louis XX et la princesse Marie-Margueritte aux Invalides

Voici plus d'un mois que s'est tenue cette célébration si symbolique et dont nous nous réjouissons toujours qu'elle ait lieu en présence du roi tant il est vrai que par sa nature elle transcende les régimes et les couleurs sous lesquels elle pourrait se dérouler. Nous avons cependant eut connaissance d'un commentaire qui l'évoquait en des termes sous-estimant, voire négligeant, son rôle fondamental en tant que lieu de manifestation du prince où celui-ci prend toute l'ampleur de sa fonction royale, fut-ce uniquement au plan symbolique. Ce commentaire n'est autre que le billet Légitimisons, déjà cité, de notre confrère Catoneo dans la chronique passablement légitimisante Royal-Artillerie, auquel j'avais répondu en le citant par le billet Zone piétone, et où ce dernier tire à boulets blancs, si j'ose dire, sur l'événement.


Canon devant les Invalides

Il convient pourtant, en tant que légitimiste, c'est-à-dire de défenseur de la légitimité, de convenir que cette célébration est, avec peu d'autres, le lieu par excellence de la présence du prince. Cela veut dire que le prince incarne dans le cadre de cet événement le lien entre l'Histoire et le présent, et en fait, entre celui par qui cet événement à lieu d'être, le roi, et l'événement lui-même. On ne saurait trouver au prince de meilleur place dans l'actualité que celle où il représente effectivement et officiellement le roi. On s'offusquerait même qu'il eut une fonction officielle en dehors de cela. C'est sans doute la raison pour laquelle les lieux où le prince se manifeste physiquement sont chose rare.


Cour des Invalides

Ce mois de septembre dernier, le roi de jure Louis XX, notre prince, se rendit donc à cette célébration comme chaque année, y étant invité par les autorités qui sont ainsi fidèles à leur devoir envers son autorité morale et le manifestent. Ce n'est pas rien. S'il n'y eut ici nul bain de foule, nul cris de « Vive le roi ! », nul presse people aux aguets, il y eut revanche des personnalités de la République se soumettant à un rituel en partie chrétien dans lequel notre prince prend une place prépondérante. Nous ne pouvons que nous en réjouir. L'heure, loin d'être aux combats, que nous n'appelons pas de nos voeux, est à la validation de fait par les meilleures élites de la légitimité. Il y a encore un abîme entre la réalité et cette ambition, mais elle est la seule qui puisse être envisagée pour nous dans l'immédiat car c'est d'elle, avec le temps, qu'émanera la confiance puis l'aspiration si nécessaires du peuple. Nous croyons que la royauté légitime doit par ce moyen redevenir, d'une certaine manière, à la mode.


Acceuil du prince, Louis, aux Invalides

Mais revenons à notre événement. Le point d'orgue de ces célébrations est la messe en l'église Saint Louis des Invalides. C'est dans cette splendide nef d'un blanc royal que va avoir lieu l'un des offices religieux les plus significatifs de l'ancienne France continuée jusqu'à nos jours, la Messe de fondation des Invalides. Cette messe célèbre trois choses simultanément. D'abord, elle célèbre la fête de Saint Louis, sous le prestigieux patronage duquel est consacrée. Ensuite, elle commémore la consécration, ou dédicace, de cette nouvelle église, le 25 août 1706. Enfin elle fête l'anniversaire de la création de cette institution par le roi Louis XIV, aïeul de SAR le prince Louis de Bourbon, Louis XX.


Eglise Saint Louis des Invalides

A travers la célébration de la dédicace, l'Eglise célèbre ainsi la réalité même de l'Eglise en tant que corps du Christ, peuple de Dieu. C'est l'évêque aux armées, Monseigneur Patrick Le Gal, qui présida la cérémonie de septembre dernier dans l'église Saint Louis des Invalides qui a fonction de cathédrale du diocèse aux armées. La messe fut faite célébrée par le nouveau gouverneur des Invalides, ancien chef d'état-major de l'armée de terre, le général Bruno Cuche. Le protocole voulut que le gouverneur et l'évêque accueillissent le prince à l'entrée de l'église avec les égards dus à son rang autant qu'à ce qu'il représentait dans le contexte de cette célébration, l'héritier moral du roi. Le roi était donc présent en chair et en os, comme il le fut les années précédentes, n'en déplaise aux esprits chagrins qui ne voient là que parades et mondanités, et à ceux qui auraient carrément préféré son absence pour mieux faire valoir celle d'autres princes moins bien nés.


Louis XX et la princesse Marie-Marguerite lors d'une messe aux Invalides

Il a dans cette tradition une adéquation remarquable entre le nom de l'église, qu'elle tient de son patronage, celui de Saint Louis, le nom de son fondateur, le roi Louis XIV et le nom du prince qui est invité à y représenter ce dernier, Louis de Bourbon ou, plus exactement Louis de France, la Maison de Bourbon étant la Maison de France. Nous voulons croire que la Providence n'y est pas étrangère et que si cette tradition perdure avec la présence du prince, Louis, nous devons y voir le gage le plus éblouissant de sa légitimité en tant que roi désigné. Ne l'affirme-til pas lui-même en arborant, malgré l'interdit dont le frappe la loi actuelle, la croix de l'Ordre du Saint-Esprit à la boutonnière, ordre duquel le prince est seul Souverain Grand-Maître ? Quelque républicains que soient les ors et les couleurs associés à la commémoration, c'est la puissance du roi et sa grâce qui y sont célébrés. De même le prince ne salut pas un homme portant le drapeau de la République mais un porte-drapeau français. Il ne s'entretient pas avec un homme ayant servi la République mais avec un pensionnaire de l'Institution nationale des Invalides.


Dais de l'Eglise Saint Louis des Invalides

Nous noterons lors de la dernière cérémonie la présence d'autres princes, notamment le prince Charles-Emmanuel de Bourbon de Parme et sa famille, et le prince Jacques d'Orléans. Etaient présents également de nombreuses personnalités de la haute fonction publique et de l'armée : le président du Sénat, Monsieur Gérard Larcher, le gouverneur militaire de Paris, le directeur du Musée des armées, le général Robert Bresse, l’amiral Lanxade, abcien chef d’état-major des armées et ancien ambassadeur de France à Tunis, le général Jean Combette, président du Commité de ravivage de la flamme sous l’Arc de Triomphe, le fils du Maréchal Leclerc, le comte Hubert Leclerc de Hautecloque, le colonel Jacques Allaire qui sauta sur Dien-Bien-Phu. Nous noterons aussi que l'Institut de la Maison de Bourbon, dont le prince est le protecteur, était représenté par son président, le prince de Bauffremont, acompagné du vénérable duc de Bauffremont, président du Mémorial de France à Saint-Denys. Enfin des délégations de l'Ordre souverain de Malte, dont le prince est le plus jeune Bailli Grand-Croix d'Honneur et de Dévotion, et de l'Ordre du Saint-Sépulcre - doit-on rappeler que le prince est roi titulaire de Jérusalem ? - étaient présentes également.


Le prince, Louis, suivi du prince Charles-Emmanuel de Bourbon-Parme

Nous repensons à cet événement et songeons que parmi toutes ces personnalités de marque autour de celle du prince aucune ne peut prétendre à être son égale. Elles le savent. Pourtant, le Saint patron de cette église est bien le modèle du saint roi, celui du thaumaturge qui touchait les écrouelles, celui qui lavait les pieds des pauvres, celui qui est mort en croisade de la maladie de ses hommes et au milieu d'eux, et le roi, celui qui a fondé cette institution, l'a fait dans un haut geste de compassion et de générosité, pour ses hommes. Le prince est donc plus que jamais à sa place dans ce lieu sacré où sans pouvoir être égalé dans sa dignité, il est moralement le plus proche des plus nobles des indigents et des plus honorables des nécessiteux, du moins incarne-t-il les rois ses pères qui le furent de facto. Vive le roi !


Entrée d'honneur et dôme de Saint Louis des Invalides

2 commentaires:

  1. Pas mal, pas mal ce petit blog .....
    Attends la suite avec impatience....

    RépondreSupprimer
  2. Très belle et émouvante messe où le sermon rappelait que pour qu'il y ait un gouvernement juste, il fallait qu'il soit assis sur la justice, rendre à chaque son dû et la piété

    C'est la première fois que je voyais Louis XX en vrai . Il a l'air très simple et très gentil tout en ayant bcp d'allure et sa femme est ravissante et très gracieuse...j'aime bcp ce couple à la simplicité moderne et regrette qu'il n' y ait pas plus de photos ...

    RépondreSupprimer