mercredi 4 novembre 2009
Annonçons la couleur !
En voyant les nuages pleins de protubérances dont l'écume se refroisse en de larges ressacs, nous ne pouvons nous empêcher d'y voir l'étendard de lumière que nous aimerions contempler flottant au sommet de nos monuments, le pavillon virginal que nous voudrions apercevoir dansant à la poupe de nos bâtiments, et il n'est pas jusqu'aux laques noires de nos berlines officielles où nous ne serions comblés de le voir se mirer. Nos nuages dansent eux aussi et se meuvent avec la majesté des choses célestes, puis s'allument d'or vers la fin du jour. Notre drapeau rêvé, si calme et beau, se noie sous nos yeux captifs dans l'azur assombri et meurt déchiqueté, baignant dans un sang rouge qui annonce la nuit, lançant vers nous ses derniers feux.
Nous ne pouvons plus rien sinon attendre l'aurore, le nouvel été, le Grand Blanc, seul, radieux. Quel Roi-Soleil, quel vrai porteur de la lumière, nous rendra notre flamme immaculée et nous autorisera à abandonner enfin nos vieux flambeaux usés aux ombres si trompeuses ? Nous croyons, nous savons qu'il viendra. Quand, nous ne le savons pas, mais nous avons la direction dans laquelle regarder, comme un arc tendu dans le ciel, comme le mouvement même des astres, comme un orient sacré, c'est celle du Fils de Saint Louis, notre prince dans l'éternité.
Nous scrutons patiemment vers la nuit des temps qui vient soupirer, telle un vaste océan, jusqu'à nos pieds qu'elle caresse. Nous voyons dans ses plis bleus profonds nos rois peints sur des parchemins rehaussés d'or, et des myriades de fleurs de lis semés en elle comme des étoiles. Ces pâles lueurs démultipliées nous sont comme un langage mystique et nous guident loin dans notre Histoire jusqu'au vertige. Nous voyons la France elle-même se forger comme un métal chauffé recevant les coups du marteau dans un chaos d'étincelles multicolores, changeant de formes, s'aplatissant et se rétractant pour de nouveau s'étaler et commencer de dessiner sa forme.
Dans ce cratère originel, les couleurs varient sans cesse et se dérobent à peine apparues, comme les premières lueurs du jour dans l'eau vive. Nous voyons encore des chevaliers et des combattants chargés de métaux et d'émaux rutilants qui s'enchevêtrent et se confondent sous l'oriflamme dans la poussière levée de terre, les visages mouillés de leur sang. Nous voyons des Francs porter des étendards blancs frappés de croix d'or jusqu'au milieu du monde et y donner naissance à des rois. Des milliers de croix de toutes les couleurs accompagne des foules et des armées dans tout l'Occident et nous voyons la France porter bientôt en ses couleurs et ses victoires une croix d'argent.
Le rex francorum reçoit l'onction sacrée dans sa chemise de lin blanc qu'une rais de soleil inonde de lumière en même temps que l'hermine de son manteau de sacre. La jour frappe dès lors la Terre de sa lumière implacable et y dessine des ombres de plus en plus nettes. Le monde semble sortir de terre, droit, beau, ambitieux. Tous les objets de commandement et de prestige prennent sa couleur, jusqu'au panache du nouveau roi. L'on voit dans les rangs des armées aux atours magnifiques émerger des drapeaux et des écharpes blancs. Cette couleur prend progressivement toute sa place, souveraine, avec la grâce d'un prince, car c'est alors la vraie couleur de la France.
Notre dernier souverain sacré paradera sous des milliers de drapeaux blancs semés de lys ou frappés de ses armes, blancs comme le lait maternel de la France, blancs comme ses éminences resplendissantes, blancs comme les cheveux même du prince. Ce drapeau qui subit toutes les injures sous l'influence démoniaque des révolutions est pourtant le nôtre et nous l'aimons comme nous aimons notre roi. Nous chérissons son souvenir et l'appelons de nos voeux tout comme l'a fait le prince Henri pour son plus grand honneur ! Nul ne saurait faire marcher un homme fidèle à son prince sous des couleurs qui l'insulterons toujours et avilissent ses emblèmes sacrés, nos emblèmes communs et ceux de nos pères. Alors nous déclarons que nous marcherons ensembles pour Louis, fiers et remplis de joie, sous le vrai drapeau de la France, le drapeau du roi, le drapeau blanc !
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